Les fouilles archéologiques menées depuis septembre près de l’hôtel de ville d’Angoulême ont révélé des vestiges du château médiéval des comtes d’Angoulême, datant du XIIIe siècle. Ces découvertes, effectuées en amont du chantier pour l’installation d’un nouvel arrêt pour le bus à haut niveau de service, constituent une plongée dans le passé de la ville, permettant de mieux comprendre l’évolution du quartier et de l’hôtel de ville.
Des vestiges du château des Comtes d’Angoulême
Le château, dont la construction débuta en 1220 sous l’ordre d’Isabelle Taillefer, s’étendait en diagonale depuis l’actuel hôtel de ville jusqu’au rempart est, coïncidant parfaitement avec la zone de fouille. Les vestiges retrouvés, enfouis à moins d’un mètre sous le bitume, témoignent de l’ampleur de cette ancienne forteresse. Parmi les découvertes, des bandes pavées bien conservées ont été mises au jour, correspondant à l’emplacement de l’ancienne grande salle de réception, où se tenaient autrefois des banquets et cérémonies et où le comte exposait fièrement ses armoiries. Les fouilles ont également permis de mettre à nu l’ancienne muraille, qui délimitait la forteresse et jouait un rôle essentiel dans sa défense. Outre les structures architecturales, des silos ont été trouvés, probablement utilisés pour stocker des denrées alimentaires comme les céréales.
Des fouilles qui éclairent le passé
Les fouilles archéologiques, dirigées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), ne concernent pas uniquement l’époque médiévale mais bien d’une superposition d’époques. Les objets retrouvés témoignent de la vie quotidienne de ces différentes époques et de l’évolution du quartier au fil des siècles, bien au-delà de l’époque médiévale. Le château des comtes d’Angoulême, dont il ne reste aujourd’hui que des vestiges sous terre, le donjon et la tour ronde de l’Hôtel de Ville, fut un élément central jusqu’au XVIIIe siècle. À cette époque, il a commencé à être démantelé. Les plans d’origine du château n’ayant pas survécu, les archéologues s’appuient sur les rares documents historiques disponibles et sur leurs découvertes sur le terrain pour reconstituer l’organisation de cet édifice fortifié.
Un rebouchage prévu le 24 octobre
Les fouilles se termineront le 24 octobre, après quoi le site sera rebouché pour permettre la poursuite des travaux. Les pavés, murs et autres éléments mis au jour retourneront ainsi sous terre, à l’abri des regards. Les découvertes réalisées durant cette période seront analysées dans les prochains mois et intégrées aux travaux de recherche sur le Moyen Âge dans la région.